samedi 10 mai 2008

le bien et le mal

L’un des anciens de la ville prit la parole : Éclairez-nous sur le Bien et le Mal.

Il répondit :

Du Bien en vous, je puis parler, mais non du Mal.

Car qu’est-ce que le mal sinon du bien torturé par sa propre faim et sa soif ?

Vraiment, lorsqu’il a faim, le bien cherche sa subsistance jusque dans les grottes sombres et quand il a soif, il boit même aux eaux mortes.

Vous êtes bons sitôt que vous êtes en accord avec vous.

Ce qui ne veux pas dire que vous soyez mauvais quand vous n’êtes pas en accord avec vous.

Car une maison divisée n’est pas un repaire de voleurs, rien qu’une maison divisée.

Et un bateau sans gouvernail peut errer sans but parmi les îles périlleuses sans sombrer jusqu’au fond.

Vous êtes bons quand vous vous efforcez de donner de vous-mêmes.

Ce n’est pas être mauvais, toutefois, que de cherchez son propre intérêt.

Car en désirant votre intérêt, vous n’êtes qu’une racine qui s’accroche à la terre et en tète le sein.

Car le fruit ne saurait dire à la racine : « Ressemble-moi, mûr et plein, donnant toujours de mon abondance. » Pour le fruit, donner est un besoin, de même que recevoir pour la racine.

Un autre extrait de Gibran Khalil Gibran- Le Prophète

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