samedi 10 novembre 2007

l’homme qui parle plus vite que son ombre..

mon complexe, à savoir le résidentiel se prénomme FAL compoud.. jusqu’à ce soir je n’avais toujours pas compris la signification de l’acronyme.. mais bon, on s’en fout un peu quand même..

construit dans un style, enfin si on peut l’appeler style, mais disons que c’est des blocs de bétons qui se ressemblent, de trois étages chacun, comprenant 15 appartements par étages.. entendons-nous, 15 studios d’à peu près 25m2..

moi j’habite dans l’unité A11, studio 015.. ce qui veut dire au sous-sol, au coin.. puni !

sur les 24 heures par jour, je passe une affaire de 15 heures par jour cloîtré, assis sur mon canapé (d’ailleurs il emboîte bien mon postérieur ces derniers temps)

je passe 15 heures par jour seul, avec comme unique compagnon (à part ma petite plante qui refuse de pousser) mon ombre..

c’est vrai qu’il existe une piscine en plain air, avec des chaises et des tables tout autour, mais le problème c’est que je ne supporte pas les gens là-haut.. la musique arabe à fond, le narguilé qui embaume l’air, les rires grotesques à haute voix et surtout la proportion femme/ homme qui tend vers 1/1000..

c’est un ensemble "monopolite".. une majorité de libanais, qui ont perdu toute ambition, les yeux fades, quelques égyptiens qui n’ont rien à foutre avec le temps qui passe, et quelques rares européens, qui n’arrivent pas à comprendre cette mentalité merdique..

les rares fois où je me suis installé la haut, je papotais avec mon ombre.. tout comme je le fais chez moi.. sauf que chez moi on est plus tranquille..

et depuis on s’installe, lui et moi.. lui ne dit rien, il ne fait qu’écouter, et moi je parle.. de tout, de rien, du travail, de ce que je vais cuisiner, de mes plans futurs.. et lui écoute, ne dit mot, me colle aux fesses, et disparais quand je rentre dormir ; prenant avec lui tout notre monologue à deux, disparaissant dans la pénombre, me laissant seul dans mon lit à roulettes..

et puis le soleil se lève ; je dois passer 9 heures de ma journée au bureau, pour avoir mes 15 heures de compagnie en contrepartie..

et je retourne au FAL compound.. cette Fédération d’Antipathiques Libanais..

je retrouve mon canapé (et ma petite plante qui refuse de pousser) et mon ombre, et de nouveau on discute.. jusqu’à ce qu’il s’évapore quand je m’endors..

2 commentaires:

Maya a dit…

Deubleudi,
I hope the 8 hours you spend at work are worth the 15 hours you spend with your shadow. Dont get me wrong, Im sure your shadow is worth it, but im one of those persons that loneliness scares. deeply.

deuBleuDi a dit…

fais gaffe de pas te noyer :P